Un joyau de la Méditerranée : cap sur Porquerolles
Imaginez un lieu où la mer est d’un bleu limpide, les sentiers bordés de pins parasols, et le bruit des vagues se mêle à celui des cigales… Bienvenue à Porquerolles, perle des îles d’Hyères, au large de la presqu’île de Giens. Mais si ses plages de carte postale sont bien connues des touristes, ce serait passer à côté d’un autre de ses trésors : la richesse de sa faune marine… et de ses traditions culinaires.
Lors de ma dernière escapade sur l’île, j’ai eu un véritable coup de cœur pour le Fort de Porquerolles. Plus qu’un site historique, c’est un point de départ idéal pour plonger – au sens propre comme au figuré – dans l’univers gourmand et iodé de la région.
Une faune marine exceptionnelle, à portée de palmes
Avant de parler de poisson dans l’assiette, parlons de ceux qu’on observe dans leur habitat naturel. Et pour cela, rien de tel qu’une petite session de snorkeling à quelques mètres seulement des plages de la Courtade ou de la Plage d’Argent.
Au détour d’un rocher, on y croise une girelle curieuse aux nageoires multicolores. Un peu plus loin, une saupe – ce poisson à la robe argentée légèrement dorée – broute tranquillement les algues. Et, avec un peu de chance (et beaucoup de patience), une rascasse se laisse entrevoir, camouflée entre deux pierres.
L’île appartient au Parc national de Port-Cros, une véritable oasis préservée pour les espèces marines, qui met tout en œuvre pour protéger la biodivesité locale. Un rappel qu’un poisson, avant d’arriver dans votre assiette, est avant tout un être vivant qui mérite notre respect et notre attention.
Et justement… parlons cuisine !
Le terroir marin de Porquerolles : quand la mer nourrit la terre
Les traditions culinaires de l’île sont à l’image de sa nature : brutes, simples, mais pleines de goût. La cuisine ici ne triche pas. On cuisine ce que l’on pêche, ce que l’on cueille, ce que l’on cultive. À commencer par les produits de la mer, bien sûr !
Sur les étals du petit marché du village ou chez les pêcheurs à leur retour tôt le matin, voilà ce que vous pourriez trouver :
- Rougets grondins : parfaits grillés avec un filet de citron et quelques herbes de Provence.
- Daurades royales : à cuisiner au four en croûte de sel, façon méditerranéenne.
- Poissons de roche, destinés à une soupe maison, riche et parfumée.
Et pour les amateurs de saveurs plus originales, sachez que la langouste locale, bien que rare, est un mets délicat apprécié dans les tables gastronomiques des environs. Peu accessible, certes, mais inoubliable.
À table au Fort : une cuisine qui chante la mer
Ce que j’ai apprécié pendant mon séjour, c’est cette collaboration naturelle entre terre et mer. C’est en visitant les abords du Fort Sainte-Agathe, sur les hauteurs de l’île, que j’ai découvert une petite table confidentielle où un jeune chef revisite les classiques provençaux avec créativité et éthique.
Au menu ce jour-là :
- Tartare de bonite aux figues fraîches de l’île.
- Brandade de morue légère, servie avec un coulis de poivron grillé.
- Glace au fenouil sauvage, cueilli le matin-même dans les collines environnantes.
Chaque bouchée racontait à sa manière un coin de Porquerolles. Une cuisine sensorielle, respectueuse des saisons et des productions locales. Et puis, comment ne pas mentionner ce vin blanc délicat, issu des vignobles de l’île ? Rafraîchissant, floral, il accompagne les produits de la mer avec une élégance rare.
Un héritage culinaire à préserver
Parler de la gastronomie de Porquerolles, c’est aussi évoquer ceux qui font vivre ces traditions. J’ai eu le bonheur d’échanger avec Claude, un pêcheur natif de l’île qui, depuis plus de trente ans, sort en mer à l’aube avec son vieux canot. “Moi, j’attrape que ce que la mer veut bien me donner,” m’a-t-il confié en souriant. “Et je cuisine pareil : simple, et toujours avec de l’huile d’olive et de l’ail !”
Un après-midi, il m’a montré comment préparer une soupe de poisson à l’ancienne. Une vraie leçon d’humilité :
- Des têtes de poissons qu’on fait revenir doucement, sans brusquer.
- Une base de tomate, de thym et de laurier, directement du potager.
- Et surtout… beaucoup de temps. Car une bonne soupe, ça mijote, ça infuse, ça prend son temps.
Cette transmission de gestes simples, ce respect de la saisonnalité et ce lien indéfectible à la mer résument bien l’âme culinaire de l’île.
Expériences à vivre autour du Fort de Porquerolles
Pour ceux qui souhaitent partir sur les traces de ces traditions gourmandes, voici quelques idées d’activités à ne pas manquer :
- Participer à une pêche traditionnelle avec un pêcheur local : immersion garantie (préparez-vous à vous lever à 5h !).
- Visiter la Maison de Parc, qui propose des expositions sur la faune marine et les produits du terroir.
- Organiser un pique-nique gourmand à partir du marché : charcuterie artisanale, tapenade, fromages de brebis, et bien sûr un bon pain croustillant.
- Suivre un atelier de cuisine locale : plusieurs maisons d’hôte proposent des cours de cuisine provençale avec des ingrédients issus du jardin.
Et si vous préférez simplement flâner, perdez-vous dans les ruelles du vieux village, entre les citronniers, les oliviers et le chant des cigales. Tout ici respire la douceur de vivre.
Une cuisine de la mer qui a du cœur
Ce que Porquerolles m’a rappelé, c’est que cuisiner du poisson, c’est avant tout respecter les saisons, les espèces, et les ressources de notre littoral. Ici, on ne surpêche pas, on ne gaspille pas. On se suffit de peu, mais on valorise ce peu avec cœur et générosité.
Et c’est aussi cette philosophie qui m’anime dans ma propre cuisine : choisir des produits de qualité, de préférence locaux, les préparer avec soin, et surtout… les partager. Car au fond, c’est ça, la vraie gastronomie : une passerelle entre la nature, la table, et ceux qu’on aime.
Alors si cet été vous avez envie de déconnecter, de goûter des poissons ultra-frais, et de comprendre comment on peut lier cuisine et écologie… Porquerolles est une destination à inscrire sur votre liste.
Et vous, quel est votre meilleur souvenir de cuisine au bord de l’eau ?