Un habitant coloré venu d’Asie : qui est le botia clown ?
Si vous avez déjà observé un aquarium communautaire un peu sérieusement, vous aurez peut-être croisé un drôle de poisson rayé noir et orange, au regard malicieux et au comportement curieux. Il s’agit du botia clown, ou Chromobotia macracanthus pour les intimes. Ce poisson d’eau douce, originaire d’Indonésie, ne passe pas inaperçu avec ses couleurs vives et ses mouvements énergiques.
Même si sur mon blog, on parle surtout de poissons dans l’assiette, aujourd’hui j’avais envie de vous faire découvrir cet autre monde fascinant : celui des aquariums d’agrément. Car oui, j’aime autant le poisson dans le four que nageant sous une lumière tamisée dans un bac soigneusement aménagé !
Portrait express du botia clown
Le botia clown est un poisson tropical d’Asie du Sud-Est, principalement des rivières et ruisseaux des îles de Sumatra et Bornéo. Il appartient à la famille des loches, et est connu pour :
- Son corps orange vif rayé de bandes noires verticales, qui lui valent ce surnom un peu rigolo de « clown »
- Son comportement de groupe très marqué : il déteste la solitude
- Son tempérament calme mais joueur
- Sa capacité à émettre des cliquetis, des sons produits lorsqu’il communique avec ses congénères ou lors des soins corporels (si, si, il peut nettoyer les parasites de la peau des autres poissons !)
Le botia clown peut mesurer jusqu’à 30 cm à l’âge adulte en milieu naturel, mais en aquarium il atteint plutôt 15 à 20 cm – ce qui est déjà bien imposant, vous en conviendrez ! Ce n’est donc pas un poisson pour petits bacs ou improvisations de dernière minute.
Le botia clown en aquarium : un vrai colocataire communautaire
Sociable, paisible et actif, le botia clown est une très bonne option pour les aquariums communautaires. Il s’entend généralement bien avec les autres espèces non agressives, surtout s’il est maintenu en groupe de cinq individus ou plus.
Un peu comme les sorbets citron-basilic de l’été : tout seul, c’est bon, mais à plusieurs, c’est un vrai bonheur. Le botia clown a besoin d’interactions avec ses semblables pour s’épanouir et rester en bonne santé. Un poisson isolé deviendra facilement stressé ou apathique.
Quelques espèces avec lesquelles il fait bon ménage :
- Les danios zébrés
- Les gouramis paisibles
- Les corydoras
- Les barbus cerise (à condition de bien surveiller la cohabitation)
Évitez en revanche de le faire cohabiter avec des cichlidés trop territoriaux, ou des poissons très petits type néons, qui pourraient finir en apéro (au sens premier du terme…).
Un poisson joueur… et un peu étrange !
Le botia clown est connu pour ses comportements amusants et étonnants. Il adore se glisser sous les éléments de décor ou entre les plantes, parfois même en dormant couché sur le côté ! Imaginez votre colocataire faire une sieste en plein milieu du salon, tête contre le meuble TV… Au début, c’est un peu stressant (on le croit malade), mais c’est simplement dans sa nature.
Une autre particularité fascinante ? Ses petites épines rétractiles situées sous ses yeux. Ce sont en fait des moyens de défense. Il ne s’en sert jamais en attaque, mais peut les sortir brusquement en cas de panique ou de manipulation. Raison de plus pour le manipuler avec précaution (et des filets adaptés).
Un aquarium adapté : les conditions de vie idéales
Qui dit poisson exotique énergique dit environnement à la hauteur ! Voici quelques conseils pour accueillir le botia clown dans les règles de l’art :
- Un grand bac : 300 litres au minimum, idéalement 400 litres ou plus si vous avez un petit groupe
- Une eau chaude entre 24 et 30°C, légèrement acide à neutre (pH entre 6 et 7,5)
- Un sol sableux ou en gravier fin pour protéger ses barbillons fragiles
- Beaucoup de cachettes et de plantes pour recréer son habitat naturel
- Un bon système de filtration car c’est un poisson qui produit pas mal de déchets
Vous l’aurez compris, ce n’est pas un poisson « débutant ». Mais pour un passionné prêt à lui consacrer l’espace nécessaire, c’est un véritable bonheur au quotidien. Il confère à l’aquarium une touche animée et tropicale, à mi-chemin entre la jungle et l’opéra comique !
Et côté alimentation ?
Le botia clown est un omnivore plutôt gourmand. Dans la nature, il se nourrit de vers, crustacés, insectes et végétaux. En aquarium, il accepte facilement :
- Les granulés ou comprimés adaptés
- Les aliments surgelés (vers de vase, artémias)
- Les légumes pochés en petite quantité (concombre, courgette, épinard)
Un de leurs petits plaisirs ? Les escargots. Ils peuvent réguler une invasion d’escargots dans votre bac, mais attention, ils n’auront rapidement plus rien à se mettre sous la dent si leur appétit n’est pas comblé autrement !
Longévité et santé : un engagement sur le long terme
Je le dis souvent ici lorsqu’on parle produits : privilégier la qualité, c’est penser sur la durée. Eh bien c’est pareil avec les poissons d’aquarium ! Le botia clown peut vivre plus de 15 ans, et certains atteignent même 20 ans dans de bonnes conditions.
Il est donc important de ne pas succomber à son charme en animalerie sans avoir prévu un habitat adapté pour toute sa vie. Comme une cocotte en fonte : on investit, et on en profite longtemps.
Quelques signes d’alerte à surveiller :
- Changements dans la coloration ou l’appétit
- Comportement léthargique ou isolement
- Respiration rapide
Un bon entretien du bac, une nourriture variée, et la présence de congénères suffisent généralement à garder vos botias heureux et en pleine forme.
À ne pas confondre : l’aquariophile et l’aquaculteur
Une petite note pour terminer en restant fidèle à mon univers culinaire : même si le botia clown est magnifique, il est exclusivement destiné à l’aquariophilie. Il n’a rien à faire au menu, et il n’existe pas d’élevage pour la consommation humaine – contrairement à d’autres poissons comme la truite ou le tilapia.
Chaque univers a ses espèces, ses règles, et son respect du vivant. Pour les papilles, on reste sur des poissons de nos côtes ou de pêche durable. Pour les yeux et l’émerveillement, on explore les merveilles des aquariums communautaires.
Et qui sait, peut-être que cette curiosité pour le botia clown vous donnera envie d’ajouter une touche d’eau douce à votre salon ! En cuisine comme en aquariophilie, tout est affaire d’équilibre, de patience… et d’un brin de passion.